Perché à 1 318 mètres d'altitude dans la plus grande chaîne de montagnes de Chypre, les monts Troodos, le monastère de Kykkos (Panagia tou Kykkou) est non seulement le monastère le plus important et le plus célèbre de Chypre, mais aussi l'une de ses plus magnifiques attractions touristiques. Le monastère byzantin d'origine a été fondé à la fin du XIe siècle, mais aujourd'hui, la plupart des structures datent du XIXe siècle, tandis qu'une fascinante collection d'icônes, de manuscrits et d'antiquités est conservée dans le musée du monastère.
Le monastère, richement décoré, offre une expérience unique à ses visiteurs avec ses sols en marbre, ses peintures murales et ses fresques colorées, mais son atout le plus remarquable est une icône de la Vierge Marie, l'une des trois icônes peintes par l'apôtre Luc qui subsistent encore, enchâssée dans un coffret orné d'écaille et de nacre et jamais découverte.
Une communauté chrétienne d'Égypte a d'abord conservé l'icône avant d'être transférée à Constantinople. Plus tard, elle a été livrée à Chypre sous le patronage de l'empereur Alexios Komnenos (1081-1118).
La légende de la construction du monastère
Selon la légende, le gouverneur byzantin Manuel Boutoumites s'est un jour perdu dans la forêt alors qu'il chassait. Après avoir erré pendant un certain temps, il finit par rencontrer un vieil ermite, Isaïe, qui vivait dans une grotte sur la montagne Kykkos. Après avoir essuyé un refus de l'ermite, qui en avait fini avec les affaires terrestres, Manuel se mit en colère et le maltraita.
Peu après son retour à Nicosie, Manuel tomba malade et, se souvenant de la façon dont il avait traité l'ermite, il demanda à Dieu de le guérir afin qu'il puisse aller demander personnellement pardon à Isaïe. Dieu lui révéla que tout avait été voulu par Dieu et que Boutoumites devait récupérer l'icône auprès de l'empereur du palais impérial de Constantinople et la livrer à Chypre. Ce n'était pas une tâche facile, mais par intervention divine, la fille de l'empereur était également tombée malade de la même maladie qui avait frappé Boutoumites. Il a donc profité de cette occasion pour voir l'empereur et lui dire qu'elle serait guérie si l'icône était envoyée à Chypre.
L'empereur, voyant qu'il n'avait pas d'autre choix, accepta et sa fille guérit instantanément. Cependant, l'empereur ne voulait pas abandonner l'icône de la Vierge. Il appela un peintre de premier ordre et lui ordonna de peindre une copie exacte de l'icône dans le but d'envoyer celle-ci à Chypre. Le soir, la Mère de Dieu apparut en rêve à l'empereur et lui dit que son souhait était que son icône soit envoyée à Chypre et que la copie soit conservée par l'empereur.
L'icône n'est jamais regardée, et sa moitié supérieure reste cachée derrière une enveloppe protectrice, car il est dit que quiconque la regarde sera aveuglé. La dernière personne à avoir vu l'icône est le pape et patriarche d'Alexandrie Gerasimos, en 1669. L'icône est rarement découverte, bien que cela arrive parfois.
